Les îles Tonga forment une petit groupe
assez peu connu par les occidentaux. Cet archipel a été colonisé
il y a environ 3500 ans par un peuple dont les origines sont inconnues. Certains pensent que ces premiers colons étaient d'origine
micronésienne, d'autres penchent vers des origines plus exotiques. Ces premiers occupants étaient bien sûr des pêcheurs,
mais aussi des potiers, et plus tard des travailleurs du bois, comme le prouvent les objets trouvés lors des fouilles
Bien qu'on ne sache pas grand chose des premières structures étatiques des Tonga, c'est
aujourd'hui une monarchie dotée d'une constitution rédigée en 1875, en réaction à l'impérialisme
prononcé de la Grande Bretagne, de l'Allemagne et des États-Unis
Le pays est gouverné par un roi secondé
d'un "Privy Council". Ils forment le gouvernement parallèlement
à une assemblée législative de 30 membres. La famille royale des Tonga est encore aujourd'hui l'objet d'un culte poussé
En 1893, la mort de la princesse Melenaite Tupou Moheofo a donné lieu à une coutume très vivace : 100 jours après l'enterrement, de la princesse, le
fossoyeur royal fut chargé d'ériger un mausolée constitué de pierres ramenée des côtes de
l'île volcanique de Tofua. Ces pierres ont été selectionnées rigoureusement suivant leur taille et leur
forme. Tous les cent jours, elles sont retirées du mausolée puis lavées dans de l'eau salée, et enduites d'une
huile spéciale à base de plantes. Elles sont ensuite remises en place par les représentants de la famille royale
Cette coutume, où les habitants s'infligent des blessures corporelles en signe de desespoir, perdure depuis les premiers souverains des Tonga
René Bernard : Bonjour à tous, tout va très bien ici, au royaume de Tonga !
Lors de notre dernière communication, nous étions à Bora-Bora. Nous avons
mis 9 jours pour accomplir les 1365 milles nautiques nous séparant
des Tonga, sans réussir à joindre St-Lys Radio pour vous donner des nouvelles
Le vent fut très doux au début mais l'anémomètre est monté les 3-4 derniers jours, nous permettant d'augmenter
notre vitesse. Notre première étape fut Nukualofa, capitale des Tonga qu'on a quittée mardi pour rallier,
après 24 heures de navigation, Neliafu, une île située dans le nord de l'archipel
Nous avons bien sûr franchi la ligne de changement de date, et ainsi, concrètement, il n'y a pas eu pour nous de mercredi
11 juin 1997
Les Tonga est un royaume féodal, un peu oublié dans le Pacifique, comptant quelque 90000 habitants. Tangatapu, l'île
principale, est peu intéressante, très plate, et en cela elle s'oppose aux îles du Nord, les Vavahus, magnifique
archipel avec sa petite mer intérieure et ses îlots couverts de forêts tropicales
Caryl Lambert : Je te passe comme à l'habitude les élèves de l'école Jules Verne, cette semaine une classe de CE1
Mathieu : Fait-il beau ?
R. B. : Le temps est agréable depuis ce matin, cela fait 3 semaines que le ciel est couvert et que
se succèdent nuages, pluies et orages. Nous avons même dû ressortir les pullovers et les cirés.
C'est l'hiver ici, un hiver où la température est tout de même à 25deg.C
Mathieu : A Lyon, il est 14 heures, et aux Tonga ?
R. B. : Il est 1 heure, et depuis la ligne de changement de date, nous sommes en avance sur vous
Mathieu : Combien êtes-vous sur le bateau ?
R. B. : Nous sommes toujours 6, à savoir Jean Berthelot, Pierre Voisin, Loïc Artault, qui a
été rejoint par sa mère, et enfin Yves qui nous quittera aux Fidji, pour des raisons de service national
C. L. : Le tourisme est-il aussi développé aux Tonga qu'en Polynésie française ?
R. B. : Non, le tourisme est peu présent ici, bien qu'un peu plus important dans ces îles du Nord
que dans la capitale. Quant à la Polynésie française, j'ai été agréablement surpris, notamment
par les îles qui sont encore très authentiques, et peu touristiques, au contraire de Papeete, Bora Bora ou Ranginoa
C. L. : Lors de notre dernière conversation, tu nous parlais de quelques réparations à effectuer sur Saranaïa
R. B. : Oui, les réparations font partie de notre quotidien. Actuellement, nos soucis sont du côté
de l'électricité, l'alternateur est en panne, et nous espérons trouver un électricien aux Fidji
C. L. : Quels rapports avez-vous entre les bateaux, êtes-vous toujours groupés ?
R. B. : A chaque escale nous sommes très contents de nous retrouver. La flotte est composée de 50 voiliers.
Nous connaissons à peu près tout le monde, même si nous voyons plus souvent les autres bateaux européens.
Par exemple, nous venons de fêter le départ de Yves avec une dizaine d'autres équipages
C. L. : Quelle est la suite du programme ?
R. B. : Le départ pour les Fidji, une traversée vers l'Ouest d'environ 800km, soit 3 jours
C. L. : Bon vent à vous, à la semaine prochaine aux Fidji !