Île Maurice, le 23 octobre 1997
Nos amies les bêtes : LE DODO
C'était un oiseau que les scientifiques appellent Rafus Cuculatus. Il ressemblait à un dindon gris de 20 à 23kg, avec des petites ailes, qui ne pouvait pas voler
Découvert en 1598, il a été décimé par les Hollandais. Le dernier est mort en 1681
Le dodo n'était pas comestible, et les hommes le bastonnaient parce qu'il était très doux. Les dodos survivants ont été tués par les chiens et les cochons sauvages apportés par les marins. On a retrouvé quelques squelettes, dont un est conservé au musée Guimet à Lyon, un autre en Angleterre, un autre à l'île Maurice
Les Mauritiens l'ont pris comme symbole de ce qu'il ne faut pas faire concernant l'écologie et l'environnement. Il illustre parfaitement l'interdépendance des espèces dans un écosystème. En effet, les graines d'un arbre, le "calvaria", ne germent qu'après que le dodo les ait mangées et digérées. Pour éviter que l'arbre ne disparaisse à son tour, il a fallu apporter des tourterelles pour digérer les graines !
VOGUENT LES MOTS
Nous sommes d'un pays ancien
Où les orfèvres amassaient leur butin
Dans un grand coffre d'ébène
Leurs yeux, parés de soleils incertains
Coutelas aux reins, porteur de vague à chaque ressac
Ils refusaient de partir sur vos bateaux d'écume
Et partir est pourtant notre seul destin
Partir, et soudain notre seul voyage
Khaaleel Torabuly, poète mauritien
Parlez-nous de... de l'île Maurice
Rencontre avec Khaaleel Torabuly, poète et vidéaste qui connaît bien Maurice puisque c'est son pays
Jules : Si vous deviez présenter l'île Maurice en trois mots, lesquels choisiriez-vous ?
Khaaleel Torabuly : Si j'étais Baudelaire, je dirais "luxe, calme, et volupté". Je choisis paradoxe, beauté, et
croissance. Beauté pour les plages magnifiques, les lagons. Les agences de voyage en parlent largement. Croissance car le
pays est maintenant industrialisé, il a une économie basée sur le textile, la pharmacie, l'informatique, le
plastique. Enfin paradoxe car c'est un pays qui réunit plusieurs peuplements, il y a plusieurs visages à l'île Maurice
Jules : Quel genre de végétation trouve-t-on ?
K. T. : Il y une végétation tropicale, avec des cocotiers, des hibiscus, des bougainvilliers, la canne à sucre. C'est
un climat tropical modéré, en hiver les Mauriciens grelottent avec 15-16°, personne ne va à la plage. En
été cela peut aller jusqu'à 35° mais il y a toujours un air marin qui tempère la chaleur
Patrice Berger : Y a-t-il des fruits ou des légumes particuliers ?
K. T. : Il y a des breds, ce sont des légumes feuillus que l'on
mange en soupe ou à l'étouffée. Il y a aussi les anguives, qui sont un peu amers, et beaucoup de fruits :
litchis, mangues, longuannes (petit fruit rond très sucré), ananas, et tous ceux dits exotiques et qu'on
trouve maintenant en supermarché
Mehdy : Quelle est l'origine de la population mauritienne ?
K. T. : Il y a des gens qui viennent de l'Inde : Hindous, Musulmans,
Tamouls, Goudjurati, Marati, etc. Il y a des Chinois, des personnes d'origine africaine et malgache, et aussi des Mauriciens d'origine française
Mehdy : Y a-t-il une coutume particulière ?
K. T. : Il y a autant de coutumes que de visages. Maurice est un laboratoire de coexistence. Les gouvernements successifs ont fait en sorte
que chaque population soit respectée dans ses coutumes, dans ses croyances et dans ses fêtes
P. B. : Le Séga se pratique-t-il à Maurice ?
K. T. : Oui, c'est une danse qui se pratique à la Réunion, à Maurice, aux Seychelles aussi. Elle est rythmée,
très saccadée et rappelle beaucoup de vie. Le Séga, qui racontait le déracinement, est un rythme que tous les
Mauriciens aiment car ils s'y reconnaissent tous
Mehdy : Quelles sont les spécialités culinaires ?
K. T. : La cuisine mauritienne est considérée comme la meilleure de Beyrouth à Singapour. Elle rassemble les cuisines chinoise,
indienne, créole, française. On y trouve les meilleurs restaurants chinois que je connaisse
Char : Quelle est la capitale de l'île Maurice ?
K. T. : C'est Port-Louis, une ville de 170 000 habitants. Jusqu'à il y a une vingtaine d'années c'était une capitale très agréable avec de jolies maisons
créoles. Maintenant, on construit des buildings, c'est le progrès...
Char : Quelles langues parle-t-on ?
K. T. : Il y a trois langues officielles, le français, l'anglais et le créole. Le créole est la langue que tous les
Mauritiens pratiquent. Elle est née du frottement du vocabulaire français avec des structures portugaises et des syntaxes africaines
Propos recueillis par les élèves de 4ème T du Lycée Flesselles
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