Cette semaine, nous avons joint non pas le Saranaïa, mais le BES Portugal qui est équipé d'un téléphone satellite, et José Ignacio son skiper va donc essayer de faire le lien entre nous et le Saranaïa, via la radio. La liaison est enfin établie...
José Ignacio : J'ai le Saranaïa en ligne, et vous, me recevez-vous ?
Caryl Lambert : Oui, je te passe Attakan, élève en 4ème technique au lycée de Flesselles
Attakan : Bonjour, comment allez-vous ?
J. I. : Je vous entend très mal... Ici, il a fait beau sur le début de l'Océan Indien,
nous serons bientôt aux îles Cocos, où l'on ne restera que 3 jours
C. L. : C'est vrai que la liaison est mauvaise...
J. I. : Le problème, c'est que nous sommes "à cheval" entre deux satellites : le Pacifique oriental et l'Indien
La communication a été stoppée net
José Ignacio nous a promis une meilleure liaison la semaine prochaine
bon vent !
Rencontre aujourd'hui avec Henri Dumont, de France Télécom, spécialement venu d'Arcachon pour nous parler de sa spécialité : les communications par satellite
Patrick: Comment est-ce que le bateau communique ?
Henri Dumont : Les bateaux sont équipés d'un émetteur / récepteur
qui est en liaison avec des satellites dits géostationnaires. Ils sont au nombre de quatre, en orbite à 36000km
au dessus de la mer, et ce sont les bateaux qui, grâce à une antenne mobile, se calent sur le satellite le plus proche.
Le système s'appelle Inmarsat, pour International Maritime Satellites, qui est en fait une coopérative de 80 pays
regroupés pour partager l'exploitation satellitaire, et aussi des stations terriennes qui au sol reçoivent les signaux des satellites
Caryl Lambert : Inmarsat est-il efficace sur toute la planète ?
H. D. : Oui, c'est le seul système qui couvre tout le globe, sauf les zones polaires
Attakan : Est-ce qu'il y a longtemps que le système existe ?
H. D. : J'avais votre âge lorsque les premiers satellites ont été
lancés, c'était Spoutnik en 1957. Quant à Inmarsat, la coopérative a été créée
en 1979, et les premiers réseaux fonctionnent depuis 1984. C'était Inmarsat A, au fonctionnement analogique
Hannan : Est-ce qu'un satellite peut faire une erreur ?
H. D. : Non, les systèmes sont vraiment précis. On peut donner une position à 10 mètres près
Hannan : Quelle est la durée de vie d'un de ces satellite ?
H. D. : Relativement courte, car les technologies évoluent très vite. Aujourd'hui, en plus des communications téléphoniques, les satellites peuvent relayer des fax, des images en vidéoconférence...
En fait la durée de vie d'un satellite est de 5 ou 6 ans. Pour exemple, 2 générations de
satellites Inmarsat coexistent en ce moment. L'ancienne génération sert encore si un nouveau tombe en panne, ou est arrêtée
pour des raisons de maintenance. Petite précision par rapport à l'entretien de ces satellites. Il est assuré par un centre
basé à Londres, où travaillent environ 70 techniciens
Propos recueillis par des élèves de 4ème technique du Lycée de Flesselles