René Bernard nous appelle aujourd'hui de l'île Sainte Hélène
Caryl Lambert : Bonjour René, vous avez mis moins de temps que prévu pour arriver à Sainte Hélène, n'est-ce pas ?
René Bernard : Bonjour Caryl. Oui en effet, et cela me permet de vous appeler pour la première émission avec les enfants de l'école Romain Rolland
Coralie : Êtes vous toujours pareil sur le bateau ?
R.B. : Si tu veux parler de l'équipage, oui nous sommes pareil, nous n'avons pas perdu d'équipier. Nous avons dû
faire demi-tour peu après notre départ de Capetown [Le Cap, ndlr] parce que Paul, qui décidément a
toutes les chances, s'est planté un hameçon dans le pouce deux heures environ après le départ. Il
a fallu l'emmener à l'hôpital. Finalement les choses ont été très vite réglées,
et après deux jours tout a été oublié
C. L. Quel temps avez-vous eu pendant la traversée ?
R.B. : On a eu un temps assez frais, avec une très belle journée vendredi passé. Ici il fait lourd. Nous avons eu deux
journées avec du vent assez fort. Pas de tempête, mais il a quand même fallu réduire la voile
Marouène : Avez-vous eu des problèmes ?
R.B. : Oui, il y a toujours des petits problèmes avec un bateau. Pendant la traversée, on a eu de petits ennuis avec le
pilote automatique. Mais Georges, qui nous a rejoints au Cap, s'en est occupé pendant la traversée. Tout s'est bien passé
Myriam : Quand arriverez-vous au Brésil ?
R.B. : Nous allons rester trois jours à Sainte Hélène. Nous partirons dimanche, puis nous comptons deux semaines pour la traversée jusqu'au Brésil
Lucie : Quelle heure est-il pour vous ?
R.B. : Nous sommes à TU (temps universel) c'est-à-dire une heure de moins qu'en France
C. L. : Regrettes-tu les étapes où tu devais te lever au milieu de la nuit pour nous appeler ?
R.B. : Il y a des moments qui étaient très agréables, d'autres moins. Je me souviens d'une fois, j'avais dû me
lever à 2h et demie du matin pour vous appeler. Et, d'une part il n'y avait personne au téléphone, on
avait oublié de me dire qu'il n'y avait pas d'émission, d'autre part il faisait tellement noir qu'au retour je ne retrouvais pas mon bateau
C. L. : Lors de ton passage à Lyon, tu nous a parlé d'une grosse tempête
que vous avez eu en Mer des Caraïbes. Est-ce que vous avez peur d'en rencontrer de nouveau, ou est-ce
que ça vous a habitués ?
R.B. : Non, on ne peut pas dire qu'on en redemande. C'est vrai que je n'avais jamais connu de tempête avant, et on a vu qu'on
est passés quand même. Mais on n'est pas blasés pour autant
C. L. : Avez-vous croisé Napoléon ?
R.B. : On a retenu une excursion autour de l'île pour demain, on devrait visiter sa maison et sa tombe... demain soir on saura tout
C. L. : Peux-tu nous raconter votre arrivée à Sainte Hélène ?
R.B. : Sainte Hélène est un énorme rocher qui tombe dans la mer. On est arrivés par le côté est,
on ne voit que de la roche. Le temps avait été assez mauvais dans la nuit, mais ce matin il y avait des rayons de soleil
qui tapaient sur des roches qui brillaient, c'était très joli
C. L. : Au revoir, bon vent !
Propos recueillis par les CE2 de l'école Romain Rolland à Vénissieux
Nous recevons Jean-Étienne Hénaut, équipier du Saranaïa. Avant de l'interroger, les élèves présentent le résultat de leurs recherches
Myriam, Clément, Coralie, Lucie, Touati : La tempête est un vent violent. Le soleil chauffe l'air qui est près du sol. Celui-ci monte. Cela fait un trou qui se remplit avec de l'air froid. Il y a tempête quand ce vent devient violent. Sur la mer, le vent crée des vagues
La tempête est souvent accompagnée de pluie, d'orages, d'éclairs. Une forte tempête est une tornade
Pour mesurer la vitesse du vent, on ne parle pas en km/h mais en force, la force qui poussait les bateaux à voile
Sur la terre, on peut trouver des tempêtes de sable dans le désert, ou des tempêtes de neige dans les pays froids ou les montagnes
Sabrina : Comment la tempête arrive-t-elle ?
J-É. Hénaut : Les tempêtes sont annoncées par des variations
de pression. Comme vous l'avez dit, les tempêtes sont dues au mouvement de l'air. Ces mouvements sont crées par des
masses d'air chaudes et froides. Les différences de température sont dues à des variations de la température de
l'eau ou à des phénomènes plus lointains comme des volcans. En mer, les signes annonciateurs sont des nuages dans le ciel
car les tempêtes commencent par des mouvements d'air violents en altitude. Les mouvements en surface arrivent dans un deuxième
temps, et les vagues enfin
Aloa : Comment s'arrêtent-elles ?
J-É. H. : Comme tout phénomène, les tempêtes finissent par décroître. À partir du moment où
les masses d'air se sont équilibrées, le vent faiblit puis cesse
Propos recueillis par les CE2 de l'école Romain Rolland à Vénissieux
Caryl Lambert : Un mythe, c'est la représentation d'un personnage réel, déformée ou amplifiée
par la représentation populaire. Pourquoi a-t-on fait un mythe de Napoléon ?
Pierre Chassagne : Il a lui-même construit son mythe. Il a été général à 23 ans. On lui confie une armée
entière à 27 ans. C'est une armée pauvre et peu brillante de 40000 hommes. Il va transformer ces hommes,
qui n'ont eu que des rôles secondaires jusque-là, en armée victorieuse. Et dès ses premières victoires, en octobre 1796,
il fait imprimer des "bulletins de victoire", pour se faire connaître en France. Si bien que quand il rentre d'Égypte, après
ses défaites, après avoir perdu la flotte et abandonné 30000 hommes, il est connu comme un général
vainqueur. C'est ainsi que trois semaines après son retour, il réalise le coup d'Etat de Brumaire. Il a construit sa légende jusqu'au bout. Quand il part
en exil à Sainte-Hélène, il emmène avec lui quelques amis, par exemple Las Cases, dont il a repéré
les talents littéraires. Il leur suggère de gagner de l'argent en rédigeant leurs mémoires, dans lesquelles
il distille ses propres confidences. Il a ainsi construit son mythe de la victime des Anglais
Thomas : Quelles sont ses plus belles victoires ?
P.C. : Les plus belles victoires, ce sont les premières, notamment celles qu'il remporte dans la campagne contre les Piémontais
et contre les Autrichiens. Il a surpris par sa capacité de mouvement. En quelques mois, il réussit à briser
ses adversaires, corps d'armée par corps d'armée, avant qu'ils n'aient pu faire leur jonction. Par contre il lui faudra 10 mois de siège pour obtenir
la capitulation de Mantou. Face à une place forte, il a eu des difficultés, mais il a réussi à éviter
l'arrivée des armées de secours en se portant à leur devant. Il n'attend pas qu'ils arrivent...
La plus belle victoire, c'est Austerlitz. Il avait affaire aux Autrichiens et aux Russes, qu'il a défait dans des conditions qu'ils n'ont pas compris. Il y a eu 30000 morts. C'est là qu'il s'empare des
centaines de canons qui seront fondus pour faire la colonne Vendôme à Paris, qui mesure 43m de haut
Les batailles de l'empire, à partir de 1805, ont toutes été coûteuses en hommes
À cause de la conscription, le service militaire est obligatoire de 18 à 25 ans. Selon son expression, Napoléon avait
une rente de 100000 hommes tous les ans. Mais ceci ne peut durer. à partir de 1813, on enrôle des adolescents
de 13/14 ans car il n'y a plus d'hommes. Ce n'est que grâce à la vitalité démographique de la France que Napoléon a pu mener ses guerres
Philippe : Est-ce que ses ennemis l'admiraient ?
P.C. : Il faut mettre à part les Anglais, qui sont fondamentalement hostiles à la France à cause de l'occupation française
de la Belgique et notamment d'Anvers qui est à portée de Londres. Et ils n'ont que haine et mépris pour la révolution
française. Les autres pays n'avaient pas la même attitude. D'abord parce que la Révolution française avait traité
avec la Prusse et avec l'Espagne. Après sa victoire à Oerstadt, Napoléon n'écrase pas la Prusse mais cherche
à la ranger de son côté. De même avec l'empereur Alexandre 1er de Russie. Et il a épousé une fille de l'empereur d'Autriche
Propos recueillis par les 4ème T du Lycée Flesselles
Elie : Quelle langue parlent les Brésiliens ?
M-E. Batista : Ils parlent portugais, car c'est le Portugal a colonisé le Brésil. Certains Indiens d'Amazonie parlent leur langue
d'origine, mais ils connaissent aussi le portugais
Tristan : Est-ce que le sport est important au Brésil ?
M-E. B. : Oui, très important, surtout le football. Vous savez que nous avons été champions du monde plusieurs fois, c'est
vraiment une passion nationale. Mais il y a aussi d'autres sports importants : le basket, le volleyball, et beaucoup d'autres. Il
y a aussi les sports nautiques mais c'est plutôt pour les loisirs
Maxime : Quel est le climat brésilien ?
M-E. B. : Le Brésil est un grand pays, le climat est donc varié,
mais il y a beaucoup de soleil partout. On voit le soleil tout le temps même en hiver. D'ailleurs l'hiver est doux, il
est plutôt marqué par la pluie. Dans le nord et le Nordeste, près de l'équateur, il fait parfois frais
le soir, mais sur la côte on peut se baigner toute l'année. L'eau est même parfois plus chaude que l'air, on a alors
froid en sortant de l'eau. Dans le sud, il fait plus froid...
Elie : Combien y a-t-il de Brésilens ?
M-E. B. : (en 1998) Il y a environ 155 millions d'habitants, ça fait trois
fois plus que de Français. La densité est très irrégulière. Par exemple, dans l'Amazonie il y a un habitant
pour 2km2, tandis qu'à Rio de Janeiro, il y a 280 habitants par km2
Mohammed : Y a-t-il déjà eu des esclaves au Brésil ?
M-E. B. : Oui, le Brésil est habité par des Indiens, qui habitaient là avant l'arrivée des Européens, et
des Africains noirs qui ont été amenés d'Afrique par les Européens pour en faire des esclaves. Ainsi la
population est très mélangée
Tristan : Quelles sont les grandes villes du Brésil ?
M-E. B. : La plus grande est Sao Paulo, avec 10 millions d'habitants. C'est une des plus grandes villes du monde. Il y a aussi Rio de Janeiro,
Brasilia, Recife, Belo Horizonte, Santa Catharina,... En fait presque toutes les capitales sont des grandes villes. Quand je parle de capitales, il s'agit des capitales d'États,
car le Brésil est une fédération d'Etats, comme les USA. Il y a 27 États, regroupés en 5 régions
Tristan : Comment s'appelle le président du Brésil ?
M-E. B. : (en 1998) Il s'appelle Frenando Cardoso. C'est un professeur de sociologie. Il appartient au PSDB, qui est un parti qui est apparu après
la redémocratisation après la dictature militaire
Tristan : Est-ce qu'il y a des Brésiliens qui parlent français ?
M-E. B. : Oui, il y en a beaucoup. Depuis longtemps on a un grand intérêt pour la langue française. Peut-être parce qu'on a
été influencés par les idées de la Révolution française pour l'indépendance
Mohammed : Quels animaux chasse-t-on dans la grande forêt d'Amazonie ?
M-E. B. : Chez nous, on ne chasse pas les animaux pour le plaisr, mais pour les manger ou pour gagner son pain. Par exemple on chasse les crocodiles pour
vendre leur peau. En principe c'est interdit, mais en fait il y a des braconniers
Elie : Est-ce que le Brésil est riche ?
M-E. B. : Oui, le Brésil est très riche, mais la richesse est mal répartie
Propos recueillis par les CM1 et CM2 de l'école Jules Verne