Surprise !! ...la liaison est établie sans problème
Caryl Lambert : Ca fait maintenant un mois sans nouvelles de vous. Tout va bien ?
René Bernard : Oui tout va bien, nous sommes toujours six à bord depuis Salvador de Bahia au Brésil. C'est vrai qu'on a beaucoup
navigué depuis Salvador. On a eu une traversée dans des conditions bonnes pour la navigation mais éprouvantes
car il faisait très chaud. On a beaucoup pêché. En particulier on a eu une magnifique dorade coriphène. J'en avais mal au coeur tellement elle
était belle. Elle avait des couleurs avec des verts, des bleus, des argents... Quand je l'ai harponnée, c'était
terrible. Mais après, c'était très bon. Et cette nuit nous sommes venus de Tobago à la Grenade, qui
est la plus au sud des îles des Antilles, au large du Venezuela
Jacob : Comment va l'équipage du Saranaïa ?
R.B. : Tout le monde va bien. Nous sommes très contents d'être arrivés aux Antilles car nous avons devant nous trois semaines
de croisière paradisiaque : Grenade, Grenadine, Saint-Vincent, Martinique, Guadeloupe, jusqu'à Antigua
Jacob : Quelle est votre place dans le classement de la course ?
R.B. : Au dernier classement, nous étions 13èmes de la course
Caryl : Où es-tu exactement ?
R.B. : Je suis à terre. J'ai essayé les deux dernières semaines de vous avoir par radio depuis le bord, mais ça
n'a jamais fonctionné aux bonnes heures. On de peut avoir Berne Radio que le soir. Ici nous sommes au nord de la Grenade, dans une baie qui s'appelle
Pritley Bay. Nous sommes à proximité de la capitale de l'île, qui s'appelle Saint-Georges. Mais ici il n'y a
pas grand-chose, un poste téléphonique, une toute petite supérette et un petit chantier naval. Mais c'est très joli
Gary : Pouvez-nous nous parler de Tobago ?
R.B. : Tobago fait partie d'un petit pays qui s'appelle Trinidad et Tobago, en français Trinité et Tobago. Les deux
îles sont très différentes. Trinité est une ville très active, très industrielle, trépidante,
alors que Tobago est plus rurale. Nous n'y sommes pas restés très longtemps, mais nous avons loué des bicyclettes
à Scarbourough, la capitale. C'est une toute petite capitale, de 15000 habitants sur les 50000 que compte Tobago.
C'est une ville antillaise type avec des grands immeubles en béton comme on en voit partout, et aussi des vieilles maisons en bois,
peintes de couleurs vives. C'est assez joli, mais aussi assez bruyant. Nous sommes allés dans les montagnes. Elles ne
sont pas très hautes, environ 500m, mais les routes sont extrêmement pentues quand on est à bicyclette. Sur
le bateau les jambes ne travaillent pas beaucoup, ainsi on se rattrape à terre
Gary : Quel temps avez-vous ?
R.B. : Le temps aujourd'hui est très beau, il souffle un alizé qui adoucit les températures. Il fait frais, c'est-à-dire 30°
Gary : Êtes-vous toujours enthousiasmé par le voyage ?
R.B. : Notre rêve est réalisé, dans quelques jours nous croiserons notre route de l'aller, on aura bouclé le
tour du monde ! Alors maintenant on a un peu envie de de voir la magnifique fête à Lisbonne, puis retourner chez nous
Propos recueillis par les 4ème T du lycée Flesselles
Rencontre avec Eric Baran, du Labo d'écologie des eaux douces et grands fleuves de l'Université Lyon 1
Philippe : Est-ce que l'Amazone est encore un fleuve sauvage ?
Éric Baran : Oui, on peut bien sûr le qualifier de sauvage. Surtout c'est un fleuve gigantesque, mais relativement paisible
Philippe : Quand se produisent les crues ?
É.B. : C'est une question difficile. L'Amazone a un régime très complexe, lié à sa surface gigantesque. Certains
de ses affluents sont dans l'hémisphère nord, d'autres dans l'hémisphère sud. Ils voient donc des saisons
inversées. L'Amazone reçoit ces paquets d'eau de façon très irrégulière. Quand ils
arrivent en même temps, les crues sont très importantes
Vincent : Comment vit-on dans les zones à risques ?
É.B. : Il faut garder à l'esprit que l'Amazone est cotoyée par seulement 3 millions d'habitants, dont la plupart sont dans
les villes comme Manaos, Belem, et Quitos au Pérou. Pour le reste, il y a très peu de monde sur les berges. L'activité
essentielle est la cueillette mais il y a très peu d'installations le long du fleuve
Lassen : L'Amazone est elle une réserve d'eau douce pour la planète ?
É.B. : L'Amazone charrie le 1/5ème de l'eau douce du monde. Elle est grande comme 150 fois le Rhône. Ces eaux sont de bonne
qualité, elles sont presque partout buvables. Elles ne sont pas atteintes de parasitose, comme c'est souvent le cas en Afrique
Caryl Lambert : Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur l'Amazone ?
É.B. : Avec 6000km de longueur, c'est le 2ème fleuve du monde après le Nil. Le Rhône en
fait seulement 812. À Quitos, il fait déjà 1,5km de large. À l'embouchure, il fait plus de 100km de large au niveau de la côte
Smail : Y a-t-il des risques de surexploitation ou de pollution de l'Amazone ?
É.B. : Actuellement non, car le fleuve est énorme et les hommes peu nombreux. C'est plutôt la forêt qui est menacée
de surexploitation
Propos recueillis par les 4ème T du lycée Flesselles
Notre invité est Patrice Berger, chargé de communication au CNRS, qui a trouvé sur internet les réponses à toutes nos questions
Selim : Où cachaient-ils leurs trésors ?
P.B. : Si on s'intéresse aux Antilles, l'île de la Tortue était un grand repère de pirates, et la Jamaïque aussi
Selim : Avaient-ils tous les mêmes bateaux ?
P.B. : Ils n'avaient pas de bateaux particuliers. Leurs bateaux venaient des chantiers navals, et les pirates les prenaient en les attaquant.
C'étaient des bateaux très rapides et assez petits. Les pirates étaient entassés dessus
Sophie : Les pirates étaient-ils riches ?
P.B. : Au départ les pirates étaient des gens pauvres, bannis de leur pays. Ils partaient pour les Antilles où
certains d'entre eux devenaient pirates. Ils vivaient en partageant beaucoup les choses entre eux. Certains pirates célèbres
ont fini très riches, par exemple Morgan est devenu un grand planteur, il s'est "rangé les voitures"
comme on dit maintenant. Mais Roch Brasiliano a fini sa vie comme mendiant
Sophie : les pirates avaient-ils des femmes ?
P.B. : À bord des bateaux il n'y avait pas de femmes, les conditions de vies étaient très difficiles, ils vivaient entassés
les uns sur les autres. Mais dans les îles où ils se cachaient, ils pouvaient avoir des femmes. Il y a aussi eu quelques femmes pirates célèbres
Caryl Lambert : Bonjour René, avez-vous envie de devenir pirate ?
René Bernard : D'un certain coté, oui, quand on voit ces îles magnifiques qui ont vu tant de navigateurs. Mais il y a quelques
jours nous étions aux Saintes, on a vu un diorama sur la
bataille des Saintes. Quand on pense que sur un bateau de 1300 hommes il y a eu seulement 100 survivants, ça fait réfléchir
C. L. : Où êtes-vous actuellement ?
R.B. : Nous sommes à Pointe à Pitre à la Guadeloupe. Nous sommes arrivés hier dans l'après-midi. Nous
avons retrouvé les grosses chaleurs que nous avions un peu oubliées depuis Tobago. Nous n'avons pas eu le temps
de visiter, nous venons de louer une voiture pour aller dans l'intérieur de l'île qui a l'air très verdoyante dans sa partie
occidentale, très montagneuse, mais qui s'appelle curieusement Basse-Terre. Tandis que la partie orientale s'appelle Grande-Terre, et est plate
Florent : Est-ce que la ville où vous êtes est grande ?
R.B. : Je n'ai pas encore vu la ville, mais Pointe-à-Pitre est une des deux grandes villes des Antilles françaises, avec
Fort de France à la Martinique. Toutes deux ont plus de 100000 habitants. La différence, c'est que Pointe-à-Pitre,
bien que la plus grande ville de la Guadeloupe, n'est pas la capitale. C'est Basse-Terre, de l'autre côté de l'île
Nadia : Est-ce que l'île est belle ?
R.B. : Pour le moment, on ne l'a vue que de l'extérieur, du côté de Basse-Terre. De ce côté en tout cas, c'est montagneux
et verdoyant, c'est très agréable. D'une manière générale, les Antilles sont très belles,
si j'en juge d'après celles qu'on a déjà visitées. La Martinique est très verdoyante avec
la forêt tropicale partout. Les Saintes au contraire, sont très arides mais les paysages sont d'une beauté
grandiose. Les côtes sont extrêmement découpées, avec des baies partout. On a envie de s'arrêter dans chacune
pour y passer la nuit. Mais faute de temps on n'a pu le faire que dans deux d'entre elles
C. L. : 18 mois, pour faire un tour du monde, c'est trop court ?
R.B. : Si on veut avoir le temps de visiter, oui, c'est trop court. Mais d'un autre côté, si on pense à la durée
de l'absence, c'est un petit peu long
Florent : Qu'est-ce que vous mangez ?
R.B. : Tu sais, je ne vais pas te faire de surprises. Ici, on est dans un département français, et on trouve tout ce qu'on
a en métropole. On ajoute juste quelques éléments exotiques, par exemple on a mangé un délicieux gratin
de christophines. Les christophines sont un légume tropical qui ressemble un peu à une courgette blanche, et qui a
un goût très très fin. Et pour les fruits, les plus courants et les moins chers sont les fruits exotiques.
On a aussi goûté divers rhums, nous avons un barman professionnel à bord en la personne de Georges
C. L. : Peux-tu nous parler de la bataille des Saintes ?
R.B. : C'était en 1782. La flotte française était allée donner un coup de main aux Américains qui
se battaient contre les Anglais. La flotte française avait battu les Britanniques, au large de la côte des États-Unis,
et ça a été ce qui a donné leur indépendance aux Américains. Mais au retour la flotte de l'Amiral de
Grasse s'est fait surprendre par ceux qu'il avait vaincus. La bataille a été très dure et les français
ont perdu 6 bateaux, dont le bateau amiral, le Ville-de-Paris. L'abordage a été extrêmement sanglant
Propos recueillis par les CM1 de l'école Romain Rolland