Panama, 21 février 1997
Au fil de l'écolo, chronique écologiste
En 1992, François Mitterand, au sommet de la terre à Rio, a émis le souhait de "créer sur le département français de Guyane un modèle de protection de bio-diversité". Voilà donc lancée l'idée d'un parc national dans le département de la Guyane couvert à 90% de forêt
Rapidement, le gouvernement présente son projet, situant le parc dans la zone sud. Cette zone correspond aux territoires indiens, peuple qui représente encore 5% des 130000 guyanais. Ce projet est de suite contesté par de nombreux scientifiques et organisations écologiques, d'une part pour laisser aux indiens leur territoire, d'autre part pour tenter d'imposer leur propre vision du parc. D'après ceux-ci, la zone à protéger n'est pas au sud mais au nord et au centre du département, des régions abritant de nombreuses exploitations aurifères et forestières
Propos recueillis auprès de Jocelyn Peyret pendant l'émission
Nouvelles du bord - Communication du 21/02/97
Caryl Lambert : Bonjour René, je te laisse donner quelques nouvelles du bateau, puis les enfants te poseront des questions
R.B. : Nous sommes partis comme prévu samedi dernier à midi de Sainte Lucie. Jusqu'à mercredi midi, nous avons bien marché avec un vent frais, un alizé qui nous faisait aller plus vite que prévu sur notre tableau de marche, puisque nous sommes actuellement à 9°51 Nord et 78°25' Ouest, c'est à dire à 160 km du canal de Panama. Mercredi, on a tout d'abord eu une friture de poissons volants, ramassés durant la nuit. Pour la première fois, nous avons pu les cuisiner, puis le vent a sans cesse monté, jusqu'à force 11 durant la nuit. Le bateau s'est couché une fois. On déplore, certains plus que d'autres, la perte de 2 bouteilles de vin, mais aussi de la passerelle, d'une paire de chaussures, de la manche à air, bref, que des bricoles. Le moral est bon, tout va bien. A toi
C.L. : Comment se sont passées les réparations à Ste Lucie ?
R.B. : Pour l'essentiel, le bateau était
en ordre de marche pour le départ, mais malheureusement,
il va falloir à nouveau recommencer à Panama,mais
je vous le répète : rien d'essentiel n'a été
cassé
C.L. : Je passe le relais aux élèves de l'école jules Verne. Aujourd'hui, ce sont des CM1
Camille : Avez-vous déjà traversé un cyclone ?
R.B. : Heureusement pour nous, nous n'avons
pas croisé de cyclone, mais juste une tempête force 11, et crois-moi, c'est déjà bien !
Romain : Quel temps fait-il ?
R.B. : Ce matin, il fait beau, le soleil est de retour, le baromètre est quand même assez
bas, il indique 994 hectopascal. Il fait 30° à l'intérieur
du bateau, alors qu'ici il est 8h15, l'heure du petit déjeuner, et l'humidité est de 80%
Romain : Où allez-vous ?
R.B. : Et bien, normalement, ce soir à
21h00 heure locale, nous serons à Colòn, ville d'entrée du canal de Panama
C.L. : Quel est le moral de l'équipage ?
R.B. : Très bon après la tempête,
nous sommes heureux d'avoir réussi à passer, et
donc d'avoir gagné en expérience.
C.L. : De combien de bateau est composée la flottille de l'Expo Round the World Rally ?
R.B. : Nous étions 22 bateaux au départ de Ste Lucie, puisque 2 ont démâté
depuis Lisbonne et font route arrière. 5 bateaux américains
nous ont rejoint, mais 2 ne font plus étape avec nous, bref, nous sommes 25 voiliers sur l'étape
C.L. : À la semaine prochaine et bon vent...
©bbouillaut b-:-b