Bali (Indonésie) le 25 septembre 1997

Parlez-nous de... de l'Indonésie

Rencontre avec Frédéric Faure, organisateur de voyages et de raids, spécialiste de l'Indonésie

Vanessa : Quelle langue parle-t-on ?
Frédéric Faure : Il y a une langue officielle, d'origine malaise avec quelques consonances polynésiennes, utilisée pour tenter d'unifier l'archipel. Mais en fait chaque île a sa langue, et parfois ne comprend pas celle de l'île voisine. Certaines îles ont 12 langues différentes, ce qui rend la communication entre villages plus que difficile

Théo : Comment sont les maisons ?
F. F. : À Bali, les maisons sont en dur, avec des palmes en guise de toiture, et il y a aussi des paillotes en bord de mer. Chose importante : l'entrée des maisons. Elle est composée d'un porche qui se termine par un mur que l'on doit contourner pour pénétrer dans la maison. Son utilité est double et même triple : se protéger des voisins, des voleurs, mais aussi des mauvais esprits. Ensuite, on trouve une cour intérieure qui abrite un "temple", c'est-à-dire une statue, un petit autel extrêmement décoré, en permanence fleuri pour gâter les dieux. Et n'oublions pas l'odeur de l'encens...

Mehdi : Y a-t-il des écoles ?
F. F. : Oui, l'école est obligatoire jusqu'à 12-13 ans. Mais certains Indonésiens n'y vont pas. Leurs familles sont très pauvres et se font aider par les enfants dans les rizières. À noter aussi, l'existence dans certaines îles de communautés ancestrales, utilisant encore des outils en pierre par exemple, et où les enfants vivent nus et qui bien sûr ne connaissent pas l'école

Propos recueillis par les CE2 de l'école Jules Verne

Nouvelles du bord

Jeudi, 14h00, école Jules Verne. La classe des CE2 attend. Le téléphone sonne...

Ici René Bernard, au port de Benoa, au sud de Bali. Bali, qui est une des 13600 îles qui composent l'archipel de l'Indonésie

Brice : Que faites vous en ce moment ?
R. B. : Je vais profiter de ta question pour donner quelques nouvelles. La traversée entre Darwin et Benoa a duré 7 jours, pour environ 1000 milles nautiques. Une belle traversée, sous un vent alizé modéré, avec beaucoup de spi. Nous avons eu la chance d'observer une nuit une éclipse totale de lune. J'ai demandé à être réveillé à 2 heures du matin pour profiter du spectacle, bien que ce ne soit pas mon quart. Malheureusement, lorsque l'éclipse a été totale, les nuages sont passés devant... Enfin, notre arrivée ici fut extraordinaire. Il y avait un fort courant contraire. On avançait à 7 noeuds, tout en reculant, sur le fond, de 2 noeuds. Cette petite plaisanterie a duré une bonne heure durant laquelle on a reculé

Brice : Le paysage est-il beau ?
R. B. : Oui, magnifique. Le plus beau c'est certainement les rizières à flanc de montagne. Elles sont toutes cultivées et les paysans profitent de la quasi-absence de saisons pour organiser des "roulements". Ainsi, on voit en même temps des rizières où le riz vient d'être repiqué, des rizières où le riz est vert, des rizières où le riz est coupé. Bref, c'est une vraie palette de formes et de couleurs. À noter aussi, l'île de Bali est assez montagneuse. Le Mont Agung culmine à 3142m, alors que Bali ne fait que 5500km2, la taille d'un département français. Le mont Agung est un volcan, toujours en activité, responsable en 1963 de la mort d'un millier de Balinais

Brice : Est-ce que la nourriture est bonne ?
R.B. : Oui, avec une préférence pour le "saté", au choix au poulet, au porc, ou au poisson. C'est tout simplement des brochettes avec une sauce épicée, servie avec du riz blanc. Sans oublier les fruits multiples, tous excellents

Caryl Lambert : Quel est le bilan de toutes ces découvertes culinaires ? Ce sont des kilos en plus ou en moins ?
R.B. : C'est relativement équilibré, mais la balance doit pencher vers le moins. On ne mange pas beaucoup en mer, ce qui compense les quelques excès que l'on fait à terre... Avant que l'on se quitte, je voudrais vous parler des temples et de la religion. Ici à Bali la religion est omniprésente, je trouve ça presque oppressant. On a vu beaucoup de spectacles, joués devant les temples, qui m'ont fait penser au Moyen-Âge où l'on jouait les Mystères sur les parvis des cathédrales. On croise partout des processions, Bali est toujours en train de croire. Enfin dernière chose, je n'ai jamais vu de police aussi corrompue. Nous avons loué une voiture, et dans la journée nous nous sommes fait arrêter cinq fois. À chaque fois, il a fallu glisser un billet à l'agent pour repartir sans amende

C. L. : Une fois de plus merci à toi de nous faire partager ton voyage. Quelle est la suite du programme ?
R.B. : Nous prévoyons 6 jours de traversée jusqu'aux Îles Cocos, où nous ne resterons que trois jours. Puis, direction l'île Maurice, soit environ cinq semaines de navigation. Il va être difficile de vous joindre...

C. L. : Bon vent !


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