Nous recevons aujourd'hui Pascal Hudelet, vétérinaire. Il nous parle des réserves naturelles en Afrique du Sud, et en particulier l'immense parc Kruger, le plus grand d'entre eux, qui est aussi étendu que quatre départements français
Thomas : Est-ce que les braconniers tuent beaucoup d'animaux ?
Pascal Hudelet : Oui, malheureusement. Les braconniers tuent encore énormément d'animaux. Ils en capturent aussi pour alimenter les marchés
qui existent. Il y a des tas de gens qui veulent chez eux des serpents, des araignées, des oiseaux en cage, alors que
ce sont des espèces menacés. Le plus spectaculaire, ce sont bien sûr les gros animaux :
éléphants, rhinocéros,... En 1970, il y avait 2 millions d'éléphants d'Afrique, en
1992 cette population avait été divisée par 8. Il a fallu réagir, les rangers des parcs ont fait
de gros efforts, et le commerce de l'ivoire a été interdit. Ainsi la population a été stabilisée.
Mais aujourd'hui, on trouve encore des défenses, de 3 ou 4 kg, au lieu de 13-14 kg. Ce qui veut dire que
les braconniers se sont mis à chasser de plus petits éléphants, moins surveillés et plus facile à abattre
Aurélie : Pourquoi les cornes des rhinocéros sont-elles si recherchées ?
P. H. : Les cornes de rhinocéros sont formées de chératine, comme les cheveux et les ongles. En Asie, des gens continuent
de croire que la poudre de corne de rhinocéros a des propriétés miraculeuses, que ça guérit un petit peu tout,
et que c'est un aphrodisiaque. Donc les braconniers continuent à tuer les rhinocéros pour leur prendre leurs cornes.
Il est donc l'animal le plus recherché. Mais comme il n'y en a plus beaucoup, ce n'est pas le plus capturé.
En nombre, ce doit être les oiseaux ou les reptiles, qui sont faciles à cacher et à transporter
Thomas : Que font les rangers quand ils trouvent un animal tué par les braconniers ?
P. H. : Bien sûr ils n'exploitent pas leurs produits, puisque leur commerce est interdit. Je pense qu'ils recherchent les braconniers.
En Afrique du Sud en particulier, les gardes patrouillent en hélicoptère. Ils sillonnent le parc pour repérer
les braconniers. Mais le parc et immense, c'est comme s'il fallait surveiller la vallée du Rhône de Lyon à Marseille.
Leur travail est très difficile
Aurélie : Est-ce que des garde-chasse sont morts en luttant contre des braconniers ?
P. H. : Oui, il y a vraiment une guerre entre les braconniers et les garde-chasse. Les braconniers ont des méthodes très
expéditives ils n'hésitent pas à tirer sur les garde-chasse qui les ont découverts. Mais les gardes
sont armés eux aussi, il y a aussi des braconniers qui sont morts. La situation est un peu meilleure en Afrique du Sud
que dans les pays voisins, qui sont beaucoup plus pauvres. En Afrique du Sud, les gardes sont bien équipés, ils
ont des hélicoptères, des téléphones portables,... Dans les pays voisins, qui essayent aussi de protéger
leurs animaux, ils ont beaucoup moins d'argent. Ils doivent se battre contre des gens riches et bien équipés, avec de pauvres moyens
François : Est-ce que les animaux du parc se reproduisent bien ?
P. H. : Oui, les animaux sauvages se reproduisent toujours mieux quand ils sont dans la nature, en liberté. Les difficultés
se posent quand il reste très peu d'animaux d'une espèce, comme pour les rhinocéros noirs, qui sont 2500. Ils ont
parfois du mal à se rencontrer
Propos recueillis par les CM1-CM2 de l'école Jules Verne, Lyon
Caryl Lambert : La Ligue des droits de l'Homme travaille-t-elle encore sur l'Afrique du Sud ?
William Goldberg : La Ligue des droits de l'Homme fait partie d'une organisation
internationale, la Fédération internationale des droits de l'Homme. Il y a des représentants de Ligue des
droits de l'Homme en Afrique du Sud. Ils surveillent ce qui se passe là bas. Il faut dire que les droits de l'Homme ne
sont pas toujours appliqués même dans les pays démocratiques. En France, par exemple, la Ligue des droits de l'Homme est aussi active
Hannan : Est-ce que le Cap est différente du reste de l'Afrique du Sud quant au racisme ?
W. G. : Le régime d'apartheid a été instauré après la seconde Guerre
mondiale à l'initiative des Afrikaaners. C'était un régime raciste, avec des implications nazies. Dans les années 1980, ils se sont rendus compte que ce régime
les menait à une impasse. En 1992, il y a eu un référendum, où les Blancs ont voté majoritairement pour l'abolition
de l'apartheid. En 1994, des élections démocratiques, auxquelles tous, Noirs, Blancs, Métis, Indiens, ont transformé
les oppositions raciales en oppositions politiques. Concernant les discriminations, si il en existe encore dans les faits, les
progrès sont plus rapides dans les grandes villes, ouvertes aux influences extérieures, que dans les campagnes
Propos recueillis par les 4èmeT du lycée Flesselles
René Bernard nous appelle de l'aéroport du Cap où il vient juste d'atterrir, de retour en Afrique du Sud après une visite en France
Caryl Lambert : Combien de temps d'avion pour arriver au Cap ?
René Bernard : Nous avons mis 17 heures, comme à l'aller
C. L. : Est-ce plus ou moins pénible que le bateau ?
R.B. : C'est plus pénible, car dans un avion en classe économique on ne peut pas bouger
David : Votre voyage de retour au Cap s'est-il bien passé ?
R.B. : Oui, le voyage s'est bien passé. Même si passer la nuit assis dans l'avion n'est pas très agréable
David : Avez-vous retrouvé avec plaisir vos amis et le Saranaïa ?
R.B. : Je n'ai pas encore retrouvé le Saranaïa. Je suis arrivé ici à l'aéroport du Cap depuis deux heures. J'y
ai retrouvé Jean Berthelot qui est venu me chercher, et nous attendons Pierre Voisin qui devait arriver dans un avion
une heure après moi. Mais il n'est pas encore arrivé, alors on se pose quelques questions. On va aller très vite
au yacht-club pour voir s'il y a laissé un message pour nous
C. L. : À quoi ressemble l'aéroport du Cap ?
R.B. : Il n'y a pas de quoi rêver devant l'aéroport du Cap. C'est un petit aéroport, plus petit que celui de Lyon-St-Exupéry,
d'où je suis parti. Le grand aéroport d'Afrique du Sud, c'est Johannesbourg, où tous les avions font escale. Mais ici il y a peu de trafic
C. L. : Et la température peut-elle nous faire rêver ?
R.B. : Eh bien même pas, le temps est gris et la température est relativement fraîche, il doit faire 20°C, contre
15°C à Lyon quand je suis parti
Charles : Comment est la ville du Cap ?
R.B. : Je ne l'ai pas encore revue. C'est une ville très moderne, qui a plus l'air d'une capitale que Lyon par exemple, même
si elle est plus petite. Avant de partir en France, nous avions surtout vu le centre de la ville qui est récent, avec de grands immeubles.
Mais autour, c'est très joli. Il y a derrière la Montagne de la Table, et la Tête de Lion, qui sont très belles. Jean m'a dit qu'il est monté
au sommet hier, alors qu'il faisait beau. Le paysage est magnifique. Le Cap est très étendue, nous n'en avons vu que
le centre. Il y a des banlieues résidentielles, des banlieues pauvres, etc., mais tout ça nous ne l'avons pas vu.
Il y a une chose qui m'a fait plaisir, c'était le 16 décembre, le lendemain de notre arrivée au
Cap. C'était la fête de la réconciliation. On se promenait dans les rues, qui étaient plutôt
désertes, et on a entendu de la musique. Dans un jardin public, il y avait une grande fête, avec des groupes de
musiciens africains. Le thème de cette fête, c'était "Beaucoup de cultures, une seule ville". Il y avait
des Blancs, des Noirs, des Asiatiques, et ça m'a paru être un symbole de la nouvelle Afrique du Sud
Charles : Avez-vous retrouvé des gens dont vous aviez fait la connaissance avant de partir ?
R.B. : Oui, ici à l'aéroport, j'ai retrouvé le chef de bord d'un bateau portugais, Luis Rengel, avec qui nous avions
fait un travail sur le Timor. Et ce soir nous allons retrouver des gens car nous avons une séance de cinéma par
l'organisation, sur l'Île Saint-Hélène. Et puis demain soir nous avons la soirée "Farewell",
c'est à dire "Bonne route", pour nous souhaiter bon voyage autour d'une soirée sympathique autour d'un buffet
Propos recueillis par les 4ème T du lycée Flesselles, Lyon
Les pétroliers géants causent de graves dégâts écologiques lorsqu'ils s'échouent. Par exemple, l'Amoco Cadiz sur les côtes bretonnes en 1978. La marée noire qui a suivi a été la plus grave en France
Nous accueillons Christophe Lesueur, architecte naval, pour nous parler de ces navires gigantesques
Jerry : Quel est le plus grand pétrolier actuellement ?
Ch. Lesueur : Le plus gros actuellement c'est le Jaar Viking, anciennement Happy Giant. Sa longueur est de 458m, sa largeur de 63m,
et il peut transporter 650000m³ de pétrole. Son tirant d'eau est de 24.6m
- Nbb : Ce navire a été envoyé à la ferraille en décembre 2009
Virginie : Quels sont les principaux matériaux utilisés pour construire un pétrolier ?
Ch.L. : Essentiellement, et même presque exclusivement, l'acier
Jerry : Quels sont les pays qui construisent des pétroliers ?
Ch.L. : La France en construit. Les autres pays sont principalement le Japon, la Corée, l'Allemagne, la Hollande, l'Espagne. Pour construire des pétroliers
géants, il faut des chantiers qui ont d'immenses darses (bassin réservés à l'accostage des cargos) pour travailler sous le niveau de la mer. En effet, les pétroliers
sont tellement lourds qu'on ne peut pas les transporter, ils doivent pouvoir aller à l'eau tout seuls
Caryl Lambert : Construit-on beaucoup de pétroliers aujourd'hui ?
Ch.L. : Non, très peu. Et de moins en moins. On les remplace de plus en plus par des oléoducs, qui permettent aux pays
traversés de maîtriser l'énergie... et de gagner de l'argent au passage. En face, le problème des pétroliers,
c'est qu'ils sont relativement chers à l'entretien, très chers à la construction, et plus aléatoires à la distribution
Virginie : Comment flotte un bateau ?
Ch.L. : C'est le théorème d'Archimède, un problème de volume déplacé
Virginie : Combien coûte la construction d'un pétrolier ?
Ch.L. : Le coût de construction est de plusieurs millions de dollars. Un pétrolier dure aussi longtemps qu'on en a besoin. Après 6 ou 8 ans, les pétroliers sont en général
revendus au prix de la ferraille
Jerry: Combien de temps faut-il pour construire un pétrolier ?
Ch.L. : C'est assez rapide, cela dure 6 mois à un an selon l'équipement et la charge du chantier. Les pétroliers ne sont pas des
bateaux difficiles à construire, il faut seulement beaucoup de matériaux et de personnel
Caryl L. : À quand remonte la construction des premiers pétroliers ?
Ch.L. : Les pétroliers géants comme on les connaît actuellement existent depuis les années 1970. Toutefois,
depuis le début du siècle, il y a eu d'abord des cargos à vapeur transformés en pétroliers, en fonction de la demande
Virginie : Combien d'hélices sont nécessaires pour propulser un pétrolier ?
Ch.L. : Pour un pétrolier normal, une hélice suffit généralement. Pour les superpétroliers, on est obligé de mettre
deux hélices, parce qu'on n'arrive pas à faire des moteurs assez puissants pour les faire avancer. Les hélices
font 8 à 9m de diamètre et pèsent plus de 50 tonnes. Pour les faire tourner, il faut un moteur de
32000 chevaux, soit l'équivalent de 400 voitures. Ces moteurs tournent très lentement, à environ 80 tours par minute, et consomment 330 tonnes de fuel par jour
Jerry : Combien de marins faut-il pour faire naviguer un pétrolier ?
Ch.L. : En moyenne il y a une quarantaine de personnes, dont environ 12 officiers
Propos recueillis par les CM2 de l'école Jules Verne