On peut considérer le débarquement des premiers colons britanniques comme le premier épisode de l'Australie moderne. Au sein de l'imposante cargaison des navires, dont les soutes comprenaient tout le nécessaire à la construction d'une ville et à la survie de ces habitants, se trouve une plante, symbole de la culture européene, et, semble t'il, indispensable à la vie pour ces colons aventuriers : LA VIGNE
Si l'Australie est géographiquement éloignée de l'Europe, il ne faut pas oublier que
les colons la peuplant sont au début du siècle essentiellement européens. Ceci explique peut-être
que 416809 Australiens se soient volontairement engagés en 1914 auprès des alliés, alors que le pays ne
compte que 5 millions d'habitants
Plus de la moitié (226073) de ces soldats vont trouver la mort, quelque part au Proche Orient,
en Océanie, ou sur le front français, où 37000 d'entre eux sont enterrés
En avril 1916, les volontaires australiens arrivent en France pour soutenir les troupes alliées dans
la bataille de la Somme. La cinquième division attaque en direction de Fromelles alors que les autres troupes restent groupées
autour d'Amiens
Bilan de ce baptème du front européen : 28500 morts
Au printemps 1917, les troupes australiennes participent à la grande offensive alliée contre la ligne Hindenburg
Aux noms des grandes batailles de cette fin de guerre correspond logiquement un nombre de morts australiens reflétant l'horreur de ces combats
- Bullecourt, 10 000 morts
- Ypres, 38 000 morts
La liste est longue et s'achève en 1918, à Villers-Bretonneux
Dès le 1er Janvier 1918, les 5 divisions australiennes sont regroupées en un seul corps, commandé par le général Birdwood, puis par le général Monash
Le 21 mars, les troupes australiennes débutent une bataille qui durera jusqu'au 25 avril, aux alentours d'Amiens
À l'aube de ce 25 avril, Villers-Bretonneux est libérée et les troupes allemandes en fuite. Hasard du calendrier, c'est ce même jour, 3 années auparavant, que les premiers australiens découvraient l'enfer de cette guerre, à Gallipoli, en Turquie
D' après Les Australiens sur le front français, merci à Mr Muir de l'ambassade d'Australie à Paris
René Bernard : Bonjour, ici le Yacht Club de Darwin, Australie, il est 21h30
Caryl Lambert : Ici l'école Jules Verne, France, il est environ 14h, c'est une classe de CM2 qui a aujourd'hui la lourde tâche de te faire parler
Gaëlle : Avez-vous vu des Aborigènes ?
R.B. : Quasiment pas. Ici à Darwin, nous n'en avons pas vu. Nous en avons croisé à Thursday Island, notre précédente
étape, au nord de l'Australie. Et même lors de nos escapades dans les parcs nationaux, nous n'avons pas eu la chance
d'entrer en contact avec eux. Ils sont, et ils ont de bonnes raisons, très méfiants envers les blancs, et plus encore avec les touristes
Camille : Faites-vous du sport ?
R.B. : Très peu, ou du moins pas au sens des professeurs d'éducation physique. Nous naviguons plus en croisière qu'en course
croisière, et lors des étapes nous marchons pas mal. Certains marins de la flotte profitent des escales pour faire
des joggings, mais sachant qu'ici il fait 40° au soleil...
Camille : Avez-vous vu des crocodiles ?
R.B. : Oui, beaucoup, presque trop à mon goût. Je connaissais ceux du parc de la Tête d'Or (le parc zoologique de Lyon),
que l'on voit dormir au soleil. Et ici j'ai découvert que les crocodiles sont extrêmement vifs et rapides, dans l'eau comme sur terre
Nous avons fait une ballade en bateau, où nos guides ont distribué des quartiers de viande aux crocodiles,
s'amusant à leur faire faire des bonds d'environ 2m au-dessus de l'eau. Nous avons vu surtout des crocodiles d'eau
salée, les plus gros, et quelques-uns d'eau douce, plus petits, moins agressifs, et qui font la fierté de l'Australie
car cette espèce est rare. J'ai aussi le souvenir d'une panneau au bord d'une rivière, qui nous rappelait que sur
terre, le croco court plus vite que l'homme. Et aussi de ce panneau au musée de Darwin, dans la salle réservée
aux crocodiles, qui vous dit avec grande délicatesse : "Vous mêmes, vos enfants, votre chien, êtes des
aliments"
Nous avons juste eu le temps d'apprendre que l'équipage était entier
la liaison a été brusquement coupée
Bon vent !
"Je ne suis pas un ethnologue, je ne suis pas scientifique ou écrivain, je ne fais pas d'analyse, j'aime juste voyager et découvrir d'autres styles de vie. C'est avec ces précisions que David Cagliarglinni a accepté de venir rencontrer les élèves de l'école Jules Verne, et de faire partager son expérience. Une expérience rarissime, puisqu'il a vécu plusieurs semaines dans le désert australien, avec une tribu aborigène
Caryl Lambert : On dit les Aborigènes peu accessibles, comment avez-vous fait pour être accepté ?
David Cagliarglinni : J'étais dans le désert et j'ai demandé l'autorisation au Conseil d'une tribu de traverser leur territoire, normalement
interdit aux Blancs. Un des anciens a alors déclaré me connaître, il m'avait vu en rêve 16 ans auparavant
Cédric : Connaissez-vous leur langue ?
D. G. : Non, nous parlions anglais. Qui plus est, chaque tribu a sa propre langue, sa propre culture qu'elle protège. Un jour, en
plein désert, un des membres de la tribu m'expliquait la signification de peintures faites sur des rochers. Il n'a pas
pu tout me dire car l'un des dessins avec une signification que seuls les membres de la tribu devaient connaître. Cependant,
certains dessins et mots sont communs et accessibles à tous. Et ceux-là seuls sont accessibles aux Blancs
Contes et légendes : les Aborigènes
En Australie, chaque tribu aborigène a sa propre culture, et il n'existe donc pas de mythe fondateur commun. Toutefois, la présence d'un héros civilisateur se retrouve dans les légendes de chaque tribu, et chacune en revendique la descendance
La naissance de leur peuple serait due à un déluge, détruisant le monde d'"avant". La cause du déluge varie. Citons pour exemple la légende du serpent géant qui se jeta à la mer, provoquant d'énormes inondations. D'après certains, ce serpent vivrait toujours. Ou encore les Wandjinas, héros venus avant le déluge, et qui se sont dispersés après pour fonder un nouvel ordre social
Autre point commun des différents mythes aborigènes, l'existence des Tricksters. Ce sont des êtres souvent blagueurs et de mauvais caractère, et dont chaque type a ses spécialités
- Les Ngandjala-Ngandjala et les Wurulu-Wurulu se promènent toujours dans la brousse, à la recherche de mauvais coups à faire. Leur activité principale est de vider les ruches de leur miel, et de saccager les peintures sacrées en remplaçant les dessins des héros ancestraux par des représentations... d'eux-mêmes !
- Les Mimis, eux, vivent dans les fissures des rochers, et sont très en colère lorsque des humains les surprennent. Afin de ne pas provoquer leurs terribles colères, les Aborigènes poussent des petits cris lorsqu'ils traversent les coins montagneux, prévenant ainsi les Mimis de leur présence.
- Enfin, dernier exemple de Tricksters, les plus redoutés : les Namorodo. Ils ne circulent que la nuit en poussant de terribles sifflements, et leurs griffes peuvent tuer tous ceux qu'ils entendent. Leurs proies favorites restent les malades et les blessés, et ils adorent capturer l'âme d'un mort, faisant ainsi de lui un être maléfique, et le privant du plaisir de rejoindre ses ancêtres
Swann
Rencontre cette semaine avec Frank Ollivier, vétérinaire quasiment intercepté à sa descente d'avion puisque de retour d'Australie. Pays où il retournera dans quelques semaines pour y accomplir son service militaire sous la forme de la coopération
Grégoire : Quels animaux ne trouve-t-on qu'en Australie ?
Frank Ollivier : Il y a de nombreuses espèces endémiques, on en compte environ 400 dont 120 marsupiaux [ndlr : la particularité des marsupiaux
est d'allaiter leurs petits dans une poche appelée poche marsupiale]. Les plus connues restent le kangourou roux, le koala,
le dingo, l'émeu, l'ornitorynque
Sana : Le koala pourrait-il vivre en France ?
F. O. : Non, tout simplement parce qu'il se nourrit d'eucalyptus, qu'on ne trouve pas dans nos forêts.
En Australie, il en existe plus de 500 espèces dont d'ailleurs beaucoup sont toxiques. Mais le koala sait faire le choix
Sana : Les kangourous sont-ils en voie de disparition ?
F. O. : Quelques chiffres en guise de réponse. On dénombrait 49 espèces de kangourous, 19 sont
éteintes, et 9 en voie de disparition, donc protégées. Toujours sur les kangourous, sache qu'ils ne se ressemblent pas
tous. Les plus petits font 50cm et les plus grands presque 2m. La majorité d'entre eux sont herbivores, d'autres arboricoles,
et une minorité est carnivore
René : Comment les kangourous font des enfants ?
F. O. : Le temps de gestation est très court, environ 3 semaines. À sa naissance, le bébé
n'est qu'une larve minuscule, d'environ 1mm. Il va alors grimper jusqu'à la poche, pour atteindre les tétines. Petite
astuce de Madame Kangourou : elle est mise enceinte dès lors qu'elle a mis bas. Mais le premier "bébé",
la première larve dans la poche, stoppe la croissance du deuxième oeuf. Ainsi, si la première larve meurt,
la relève est assurée !
Interview réalisée par des élèves de l'école Jules Verne
Dernier volet de ce journal consacré à l'Australie : les "étranges bestioles" de cette île-continent
→ L'ÉMEU : Le plus grand oiseau du monde après l'autruche ne peut pas voler, ses ailes n'étant que des "ébauches" insuffisament développées. Comme l'autruche, l'émeu se permet parfois des écarts gastronomiques surprenants : boîtes de conserve, clés, rétroviseurs, bref tout ce qui brille
Anecdote : un cycliste s'est vu poursuivre plusieurs heures durant par un émeu, sûrement intrigué par les chromes de son vélo, sans bien sûr réussir à le semer : un émeu court à 65 km/h
Parlons un petit peu d'enfants. Les oeufs pèsent 650 grammes, les femelles en pondent 8 à 15, et c'est Monsieur Emeu qui se transforme en couveuse pendant les 2 premiers mois
→ LE DINGO : Le dingo, le plus vieil ami de l'homme ? C'est ce que l'on peut penser au vu des ossements que l'on a retrouvés, jouxtant ceux d'hommes préhistoriques. Les aborigènes, par ailleurs, l'utilisent toujours pour la chasse
Petite recommandation à ceux d'entre vous qui souhaitent échanger leur caniche contre un dingo : prenez-le très jeune, et gardez à l'esprit que le dingo est un redoutable prédateur, quelques milliers de victimes tombent chaque année dans les troupeaux australiens
Mais le dingo est gourmet : il préfère nettement les veaux et les moutons, sans toutefois rechigner à manger quelques rats, lapins, lézards, ovins, et parfois même autruches
→ LE KANGOUROU ROUX : Animal emblématique de l'australie, il mesure jusqu'à 1,60m. Ses bonds sont légendaires (10m par bond). Il est rapide (50 km/h), mais il ne peut se déplacer vite plus de 2 ou 3km. Ce qui l'oblige à se défendre d'une manière surprenante, et malgré ce que dit la légende, sans gant de boxe. Il prend appui sur sa longue queue (85cm) et projette, griffe en avant, ses membres postérieursLe saviez-vous ? Manger du kangourou est une habitude en Australie, les élevages sont nombreux. Sa chair est paraît-il goûteuse, assez proche du sanglier. En France, sa commercialisation est encore rare