Extraits du journal de voyage rédigé par René Bernard, équipier de Saranaïa II

9. L'Afrique du Sud

ESCALE À RICHARD'S BAY (République sud-africaine)

On arrive à Richard's Bay mouillés. La radio du rallye nous prévient de la sortie d'un énorme cargo qu'il faudra "ranger" RED ON RED, c'est-à-dire qu'on tient sa droite puisque les feux de navigation rouges sont à l'avant gauche
"Welcome in South Africa !" ajoute Gunther. Je suis très curieux de voir ce nouveau pays. La police vient nous chercher à l'extérieur du port pour nous guider jusqu'à l'appontement... où Jean-Etienne nous amène un peu vite, gare à la casse ! Heureusement Gustav, de LOCURA IX, saisit l'amarre que je lui lance et nous tirons tous les deux : Saranaïa II se range contre le ponton

Les formalités de douane et d'immigration sont simples et rapides ; la douche est chaude et bienfaisante. L'accueil des Sud-Africains, blancs, est l'un des plus chaleureux que nous ayons rencontré. Le Zululand Yacht Club semble n'avoir que des membres blancs, ce qui n'est guère étonnant : le yachting est un loisir sportif qui coûte cher

Impression désagréable en revanche en se promenant dans Richard's Bay qui est tout sauf une ville, avec des centres commerciaux dans la nature et des groupes d'habitation éparpillés, des usines d'ALUSAF occupant un vaste espace (680 000 tonnes d'aluminium en lingots par an). Plusieurs lotissements neufs présentent de petites maisons serrées à l'intérieur d'une clôture de hauts murs surmontés de barbelés. Dans plusieurs magasins de Broadwalle, le grand centre commercial, des affiches anonymes appellent à une réunion sur la criminalité. Le journal local, "Zululand Observer", fait sa une le 17 novembre avec MAVERICK, premier en temps réel à Richard's Bay ; la semaine suivante il titre "Oh no, M. Omar ! Dullah Omar angers Zululanders by calling Mayor's anti-crime letter a publicité stunt". M. Omar, c'est le ministre régional de la justice. Le maire, c'est celui de la ville voisine : M. Denny MOFFAT

Avec Jean-Etienne de Saranaïa II, Raymond et Celeste de RIO, Jacques actuellement sur OCEANOS, nous organisons une sortie de quatre jours dans les réserves du KWAZULU-NATAL : c'est le nom de la nouvelle région administrative créée en 1994. Nous aurons de la chance, il fera très beau trois jours sur quatre. Nous nous intéressons surtout aux gros animaux, car aucun de nous n'a assez de connaissances pour la flore et la faune. Souvent nous sortons de la voiture un peu imprudemment : le deuxième jour, je suis sur le talus à photographier une girafe lorsqu'un garde survient : "Et si un lion arrivait ?" me demande-t-il après s'être assuré que je comprends l'anglais. Le lendemain Jean-Etienne veut s'approcher pour photographier notre premier lion, justement. Un automobiliste, arrivé avant nous, lui fait un signe. Notre Tartarin se retourne : oui, c'est bien la lionne qui est derrière lui, et il bondit dans la voiture sous nos rires. Le dernier soir nous logeons dans la réserve de MKUZI et il n'y a pas de clôture autour des hébergements : des impalas viennent brouter la pelouse et le matin toute une famille de babouins passe en bondissant devant la porte. Nous avons aussi fait un "night drive" avec un chauffeur-guide. La nuit, dans les projecteurs des milliers d'yeux brillent et nous observent. Au hasard, nous rencontrons une chouette, des hyènes, et un troupeau d'éléphants dont le vieux mâle campé face à nous sur la route incite notre guide à faire marche arrière. Nous avons tous envie de revenir pour faire un "trail" pédestre, avec guide armé, dans les "wildeness areas"...

Jean-Etienne est reparti dès notre retour : son père est décédé. Au Yacht Club, sous la pluie qui s'est mise à tomber, nous guettons l'éclaircie et le vent favorable. On est loin de tout, il n'y a pas grand chose à faire ici. Jean veut partir ; trois fois on retarde notre départ

Vendredi matin au lever du jour, sous la pluie, on y va... pas pour longtemps ! A la sortie du port, dans une mer hachée, notre moteur s'arrête et refuse de repartir. On envoie la grand voile, pour rentrer et trouver un mécanicien pour réparer car après les quelques réparations faites par Jean, le moteur reste silencieux

Il pleut : 300 millimètres d'eau sur RICHARD'S BAY aujourd'hui. De mercredi à samedi la pluie n'aura guère cessé. Tout est inondé, les services de protection sont en alerte. On n'a pas vu ça depuis vingt ans, c'est bien notre chance ! Deux mécaniciens viennent ausculter le moteur. Leur diagnostic est identique : il faut démonter et faire vérifier la pompe d'injection. Mais aujourd'hui, ils sont tous "busy" -occupés-. Démontage samedi à 13h, mais les ateliers sont fermés tout le week end. La pompe sera vérifiée lundi et remontée le soir même, si tout va bien...

Notre retour forcé nous permet de participer à la remise des prix de l'étape PORT VILA-RICHARD'S BAY vendredi soir
Le roi des Zoulous, Zweletini GOODWILL, est venu la présider avec "l'une de ses treize épouses", disait l'invitation : la reine Thaudi. Bien sûr, j'étais un peu déçu : le roi et la reine sont habillés très chic, classique, bref, européen. La reine porte une robe noire très seyante et des talons aiguille. Ils sont précédés de leurs Renseignements Généraux (?) noirs, costumes trois pièces et téléphones mobiles. Sous la pluie battante, le couple royal descend d'une Mercedes blanche avec chauffeur, mais sans plaques minéralogiques. À croire que la marque allemande a doté tous les roitelets de l'hémisphère Sud. Greg Taylor, le jeune commodore du Yacht Club, a fait dérouler un vrai tapis rouge et installer deux hauts fauteuils de bureau à roulettes et pivotants ! Martine se fait applaudir : elle claque deux bises au roi en recevant le prix de RIO, battu dans cette étape par ATLANTIS. Même Saranaïa II reçoit un prix pour son "départ et retour" du matin, mais le plus drôle c'est pour LOCURA IX qui s'était échoué sur un banc de sable dans le chenal du port : Gustav défait son paquet qui contient un seau, une pelle et un râteau ! Ce soir il y a des noirs au Yacht Club. Qu'ont-ils à voir avec ceux, misérables, que nous rencontrons dans la campagne ou au bord des routes ?

On goûte à quelques spécialités de la cuisine sud-africaine : le potjie (prononcer "poïkie") qui est un ragoût qui peut se préparer avec différentes viandes, des légumes et du riz, et le braaï, barbecue sud-africain. Pour le braaï, nous sommes invités chez Martine et Butch. Elle est mauricienne, donc elle parle français, lui est sud-africain et "fischermen commodore" au Yacht Club. Il y avait aussi Marc, un météorologue, et sa jeune femme Luisa. John Ellis est là aussi, le directeur du rallye. Nous passons un après-midi très agréable au jardin, avec le soleil enfin revenu : tranches de viande, saucisses bœuf et porc assaisonnées qu'on appelle "Bijvors", et un Empereur, gros poisson pêché par Butch. La voiture a deux antivols et une alarme ; la maison a ses portes et fenêtres défendues par des grilles. Le système d'alarme est signalé par une plaque bleue à lettres blanches : "armed response"

Mardi matin j'irai acheter du matériel de pêche avec Martine : dans le magasin nous étions deux clients pour la pêche. Au fond, derrière une grille grande ouverte, 7 ou 8 clients, tous noirs, achetaient des armes ou des munitions


DE RICHARD'S BAY AU CAP

Soirée "farewell" et de la Municipalité, mais sans le Maire noir, hélas mercredi soir Nous sommes relativement peu nombreux, car beaucoup de voiliers sont déjà partis de Richard's Bay. Buffet et bar, puis barbecue, puis soirée dansante. Jean reste à bord de Saranaïa II : le mécanicien remonte la pompe d'injection. Pierre fait une apparition assez brève. Je "représente" Saranaïa II... à moi tout seul ! Soirée sympathique avec RIO, avec Marc et Luisa, avec John, Janine et Gunther de WORLD CRUISING CLUB, avec Martine qui raconte ses histoires sentimentales à une amie de Luisa très intéressée... C'est agréable, mais je vais cependant me coucher assez tôt.

Bien m'en prend car à cinq heures et quart Jean est debout : le vent est tombé, il annonce le départ immédiat. Pas de douche, pas de petit déjeuner, on ne rend pas la clef des toilettes, on ne prend pas de gazole, on ne monte pas vérifier la tête de mât... On part ! Et tant pis pour la liaison avec RADIO-PLURIEL et le lycée Flesselles, qui devait avait lieu cet après-midi. Et enfin, je n'ai pas pu joindre Annick au téléphone avant le départ
La matinée se passe au moteur : le vent est faible et de face. Puis lorsqu'on est bien dans le courant des Aiguilles, on peut envoyer bâbord arrière et vent de travers. À la nuit tombée, comme souvent, le vent fraîchit. Il est aussi de plus en plus vent arrière

Nuit sans lune : le barreur ne voit guère les voiles. Pierre puis Jean empannent, involontairement, une fois chacun. Moi, lorsque je sens que je deviens moins précis, la fatigue venant, je confie la barre au pilote automatique
C'est la fin de la nuit. Le jour voit le vent tomber peu à peu; À 8h on remet le moteur et on passe KHEPRI, un "solitaire" français. Puis le vent reprend, du sud-ouest, donc de face et contre le courant. Le ciel se couvre à mesure que le vent monte et que la mer se forme. Dans son for intérieur, comme dot céleste, chacun peut regretter de n'être pas rentré à Durban hier soir. Maintenant la sortie c'est face au vent, East London à cent milles ! L'après-midi, on tire un bord à terre: la mer et le vent y sont moins fort, le courant aussi. Heureusement, le vent réel ne dépassera guère 25 nœuds
Notre deuxième nuit, encore plus sombre. C'est moins difficile à la barre, dit Jean qui joue l'optimisme. C'est vrai, mais dans la couchette ça cogne, difficile de dormir; À minuit et demie, on vire de bord, vers la côte, vers East London à 35 milles

Quand je me lève à nouveau, au petit jour, on approche. C'est le moteur qui m'a réveillé. On est face au vent, faible. On entre à East London dont le port est construit sur l'estuaire de la rivière Buffalo. Nous nous amarrons à couple de BANANA SPLIT, le catamaran d'Antoine, à bord duquel je retrouve Armand, déjà rencontré à Darwin sur COMME UN CHEVAL FOU. C'est le skipper professionnel Philippe qui convoie le bateau au Cap où le chanteur viendra début janvier pour traverser vers les Antilles...
On prend un petit déjeuner britannique au pub du port, assez agréable, où arrive une course pédestre, sorte de semi-marathon. Puis tour en ville : sinistre ! Il est vrai que je n'ai toujours pas joint Annick et le moral est bas. Comment peut-on habiter un endroit pareil ? Notre première ville d'Afrique du Sud est particulièrement déprimante. Il n'y a pas d'architecte ici ? Toutes les constructions sont uniformément tristes et sans une touche de gaîté. Pas la misère, pourtant

Demain Pierre trouvera des musiciens de jazz qu'il aurait bien voulu revoir, qu'il aura même invités au bateau. Mais quand il reviendra à bord, les autres bateaux du rallye seront déjà partis, BANANA SPLIT aussi. Quand Philippe a vu partir les autres, il n'a plus pensé à manger ! Walter, un vieux sud-africain british, nous a apporté une météo optimiste : on repart


East-London - Port Elisabeth

Étape sans histoire : on fait tout au moteur, sauf les derniers milles. On va chercher le courant qui est maintenant loin au large. Belle nuit avec premier quartier de lune. Au matin, nous sommes à l'entrée d'Algos Bay. Port Elisabeth, c'est au fond à cinquante milles

A Port Elisabeth, nous visitons la ville du XIXè siècle qui nous offre une meilleure image des villes sud-africaines. Une ville où il faisait (il fait ?) bon vivre. Avec Jean nous rendons visite au syndicat d'initiative où nous faisons rêver les deux jeunes hôtesses, puis nous partons pour le DONKIN HERITAGE TRAIL WALK
Au numéro 7 Castle Hill, nous visitons une habitation-musée qui nous présente tout le confort d'une famille de la bourgeoisie aisée vers 1850-1870
À Saint-George's Park, après la visite d'une exposition d'art, nous rencontrons, sur un gazon parfaitement anglais, des joueurs de boules à la tenue blanche impeccable : ce parc est une splendeur. Puis nous allons voir THE HORSE MEMORIAL, en mémoire des chevaux tués pendant la deuxième guerre des Bœrs ! Un jeune acteur anglais, mince et tout de noir vêtu, chevauche l'animal, un violon dans les mains : on fait des photos pour un journal britannique... humour anglais ?
Nous terminons par où nous avions commencé: Main Street, avec ses tours et ses grands immeubles modernes, comme dans beaucoup de villes, hélas...
Mais la fenêtre météo est là. On repart mercredi en fin de matinée, après avoir fait le plein de gazole, pris sa douche et rangé ses affaires
´Etape tranquille au vent portant forcissant peu à peu

Jeudi matin on passe devant Kuyana, sans s'arrêter : il faudrait attendre trois heures la marée haute. On fonce vers Mossel Bay, mais nous n'arriverons pas à temps pour la liaison radio. Si hier nous avons Saint Lys pour la première fois depuis longtemps, aujourd'hui rien ne passe. Finalement nous utilisons les services de Port Elisabeth Radio, et nous avons une liaison de qualité "radio amateur". Moi je trouve cette ambiance sonore chaleureuse, ce n'est pas l'avis de Caryl qui veut abréger pour cause de mauvaise qualité de la transmission. Finalement, nous sommes coupés. Incompréhension : à bord nous trouvions ça plus vrai, cette liaison avec les bruits parasites inhérents à la BLU !

Nous entrons à Mossel Bay avec un vent qui forcit de plus en plus ; nous accostons au môle des pêcheurs. Tout de suite nous rendons visite au maître du port : uniforme avec galons dorés, chemisette, short, grandes chaussettes, chaussures... tout est blanc éclatant. Il nous reçoit, un arrosoir et un plantoir à la main : il soigne ses plates-bandes. Visite au Yacht Club où le manager nous accueille et nous dit que ses services sont à notre disposition. L'accueil sud-africain est remarquable une fois de plus

Mossel Bay petite ville agréable, est une escale historique : c'est ici que Bartholomio Dias s'arrêta pour prendre de l'eau en 1488. C'est ici qu'il mourut dans une tempête. Le Portugal a amené ici une reconstitution de caravelle et permis l'ouverture d'un musée maritime. La statue du navigateur fait face à la mer, dressée juste devant le "Old post office tree" où ALVARO CABRAL fut en 1501 le premier à déposer du courrier, "dans une vieille botte", dit la légende. C'est un port de pêche avec un coin pour les petits bateaux de plaisance où seul WHITE SWAN A trouvera place. Le chemin de fer, en grande partie désaffecté, sépare le port de la petite ville. Nous bavardons avec un employé noir du port, fou de rugby. Il connaît tous les joueurs de l'équipe de France et il regrette que pour l'équipe d'Afrique du Sud ce soient toujours des blancs qui sélectionnent des blancs. Selon lui, il y a de bons joueurs de couleur, il espère que les choses pourront changer, mais les joueurs blancs ont des "contrats" en équipe nationale jusqu'à la prochaine coupe du monde

À Mossel Bay nous retrouvons BANANA SPLIT, en panne d'inverseur. Philippe et Armand rongent leur frein en attendant la pièce, pourtant acheminée par DHL ! En attendant ils draguent les serveuses des bars et restaurants. KHEPRI est venu s'amarrer à couple de Saranaïa II et nous faisons connaissance de Pierre, médecin niçois (ORL) qui a tout plaqué pour partir en solitaire il y a six ans. Nous l'invitons à dîner et il nous explique que les bateaux nous parlent : il faut savoir les écouter. C'est ainsi que KHEPRI, qui se morfondait dans un port de la Côte d'Azur, lui a dit un jour qu'il le regardait : "Emmène-moi, je te ferai faire des milles !"
BEST OF BOINGO et INFATUATION sont aussi venus ici pour attendre une météo assez favorable pour doubler le Cap des Aiguilles. Greg nous fait visiter le bateau dont il est le skipper: un Oyster 70 de plus de 21 mètres. Quelle taille et quel luxe ! Rien à voir avec notre Saranaïa II qui me semblait pourtant grand et luxueux il y a deux ans à peine... Mais son propriétaire veut un bateau encore plus grand qu'INFATUATION... Dans le port nous voyons une otarie, la première depuis les Galapagos. Elle a suivi les pêcheurs pour manger à bon compte, les pêcheurs qui ont rejeté un requin-marteau après l'avoir amputé de ses ailerons

La fenêtre météo se présente dimanche matin  Au lever du jour, WHITE SWAN A est le premier à partir. Le vent est encore de sud-ouest faiblissant, mais très froid. J'ai ressorti jeans, chaussettes, blouson polaire, ciré. Peu avant midi, j'envoie la toile et stoppe enfin le moteur. Il fait toujours frais, la mer est assez agitée. Des albatros viennent voler autour du bateau. J'admire leur vol : pas un coup d'aile, ils planent, montent, plongent au ras des flots, virent... Les otaries ont remplacé les dauphins autour du bateau, mais elles nous snobent et ont beaucoup moins de grâce qu'eux. L'Océan Indien, pour son dernier jour, nous donne un avant-goût du Grand Sud. Couleurs grises et vent froid
À 23 heures, nous atteignons 34°59' de latitude sud

À une heure du matin, quand je prend mon quart, le phare et l'agglomération des Aiguilles sont par le tribord, légèrement derrière à 5 milles. Le journal de bord note que Saranaïa II a franchi le cap à 00h40. La pleine lune brille et nous sommes dans l'Océan Atlantique. On marche à huit nœuds par une bonne brise de sud-est. Si ça continue, nous arriverons à quatre heures de l'après-midi. Mais ça ne tient pas. Le vent mollit et vers huit heures je suis réveillé par le bruit du moteur... Le paysage, avant False Bay, est magnifique, légèrement brumeux sous le soleil retrouvé. Le vent reprend sud-sud-est, tendant à virer sud-ouest. À 13h30 le cap de Bonne Espérance est par le travers. Pour une fois nous passons très près. Chacun à bord ressent l'émotion de ce lieu mythique, l'un des trois caps ! On fait des photos et j'imagine, alors que je laisse à bâbord les cailloux affleurants de Belleroche, ce que doit être ce lieu par gros temps !
(...)
Et commence la remontée vers le Cap. Roman nous signale les "spots" de surf. Le ciel est très bleu, la mer est belle. Je rédige le journal de voyage en mer. Nous passons Mont Bay et après une longue rafale à vingt-cinq nœuds, le vent tombe d'autant plus que nous allons entrer dans Table Bay, laissant à bord l'île tristement célèbre de Robben Island. Nous terminons au moteur. Le Royal Capetown Yacht Club dispose d'un bassin au fond du port de commerce. D'habitude j'aime bien les ports qui travaillent. Ici, comme à SFAX en Tunisie, c'est quand même un peu sinistre, et les tours style La Défense, qui apparaissent au-dessus des installations portuaires ne me séduisent pas de prime abord. Pourtant nous sommes arrivés au Cap avant la nuit, par beau temps. Il fait très frais, mais nous sommes bien là: la satisfaction l'emporte... et puis, de près le Yacht club est très royal !


LE CAP (15 - 18 décembre 1997)

En fait, trois jours. Le premier jour, le 16, il pleut. L'après-midi, avec Jean et Roman, je vais faire un tour au centre ville. C'est un jour férié "Renontiation Day" : tout est fermé, personne ou presque dans les rues. Nous croisons Mike et deux équipiers de BON AMI qui cherchent désespérément un café chaud. Nous nous retrouvons dans "les jardins de la Compagnie" (des Indes), et une musique africaine nous attire : c'est une fête de rassemblement contre la violence : "Many cultures, one city". Ça me rappelle certaines fêtes du même genre chez nous. Il y a beaucoup de noirs, de petits groupes de blancs. Les Indiens sont plutôt derrière les skuds. Nous achetons des tee-shirts souvenirs, puis nous rentrons

Le deuxième jour Roman et moi nous promenons dans les marchés du centre ville. Le soleil nous gâte un moment de ses rayons. La cité est doublement méconnaissable. Le soir, nous allons écouter au waterfront un groupe de jazz excellent. Beaucoup d'équipiers sont partis ou sur le point de le faire. Moi-même, j'ai avancé mon billet d'avion de trois jours...

Le Cap, 18 décembre 1997 - René Bernard


Hyères→Lisbonne Lisbonne→Panama Panama→Marquises Marquises→Fidji Fidji→Australie Australie Australie→Bali Indonésie→Rénion SudAfrique

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