©bbouillaut b-:-bSamedi 12 juillet à midi, départ de Musket Cove
(...)
Nous pénétrons dans la baie de Port-Vila vers midi, après trois jours de traversée rapide. Ligne d'arrivée à 13. L'après-midi se passe à attendre les services sanitaires et les douaniers au mouillage de quarantaine. Enfin, vers 17h les voici : ils nous confisquent les denrées périssables apparentes (oeufs, oignons, ail...). Enfin, à la nuit tombante nous voici, cul à quai
Nous resterons douze jours à quai à Port Vila
(...)
On est bien accueilli dans les boutiques francophones, chez les anglophones aussi à condition de
parler anglais ! Car on parle surtout anglais en ville, même si le français est généralement plus ou moins
bien compris ; les ni-vanuatus parlent le "bislama", sorte de pidgin d'anglais très imagé
- Yumi, c'est nous (you et me)
- basket blong titi, c'est un soutien gorge (panier de seins)
Nous irons à l'ambassade de France où le Premier Secrétaire nous accueille avec courtoisie
et professionnalisme... après une réception des plus fraîches au consulat
On se munit de "vatus" à la banque (1FF ≈ 19VT)
Ici ce sont Françoise et François Py, amis d'amis de la fille de Jean, qui seront nos hôtes, agréables et disponibles. François est responsable de l'exploitation du service des eaux, Françoise va ouvrir un restaurant. Nous serons invités deux fois chez eux, la première avec Rio. Ils viendront dîner un soir à bord : Annick et Pierrot auront préparé un poulet basquaise
(...)
Mais il y aura des tensions aussi : Loïc quitte Saranaïa II pour Blue Magic avec lequel il fera la onzième étape. Sûr que l'ambiance à bord n'est pas très jeune, mais il va nous manquer, Loïc. Saranaïa II sans Loïc... et sans Yves... ! C'est un peu comme un diabolo-grenadine sans limonade. Il nous laisse sa mère, Chouchou, qui accapare l'attention et cherche le nouvel homme de sa vie avec frénésie. Avec Pierre et Jean qui jouent à se faire mutuellement peur, ça ne va pas être facile non plus. Vivement l'arrivée de Jean-Étienne et le retour de Paul !
Dimanche 27 juillet départ de Port Vila. Françoise, François et leurs enfants sont venus nous souhaiter une bonne traversée. Ils sont appuyés sur la rambarde du quai, la mélancolie dans le regard : pour nous c'est plus facile car nous sommes occupés par les préparatifs du départ. Grâce à Françoise, Annick aura peut-être son cadeau de Piloko. Nous ne sommes que cinq à bord puisque Loïc fait ce onzième "leg" sur Fazer Blue Magic
(...)
Jeudi 31 on change à nouveau de fuseau horaire : nous voici à TU+10
La journée du Samedi 2 Août se passe sous trois ris, avec l'inter, malgré un vent apparent autour de 20 noeuds. Saranaïa II couvre cependant 186 milles en 24 heures. Annick parle de "léthargie" et de "mouroir", mais elle ne parviendra pas à faire larguer le moindre ris... Chouchou s'enferme dans sa cabine
(...)
Dimanche matin on suit l'arrivée. À cinq heures, Jean largue le troisième ris avec Annick. Je largue le deuxième à 8h. On tangonne, on détangonne le foc inter. On largue le dernier ris à 13h. Et la pluie survient au moment où l'on pénètre dans la grande barrière de corail. Le GPS se révèle précieux dans cette absence de visibilité qui rend notre Jean fébrile. La balise ? Où est passée la balise ? On se retrouve au près sous la pluie battante. Virement de bord raté : manque à virer ! Jean : "on vire au moteur, on amène tout !". Pas de panique, Jean, on est loin du récif !... Pierre s'embrouille avec les ris en reprenant le second. Je reste à la barre sous la pluie battante : c'est le moment qu'a choisi le pilote Autohélice pour nous lâcher. Aveuglé par la pluie, je tiens un cap improbable dans la passe. On donne du tour à l'île de Green Island qu'on n'aperçoit pas, puis on pique au GPS dans la nuit qui tombe sur Yorkey's Knob. Les feux d'alignement sont discrets. Heureusement Loïc nous a prévenus par radio qu'il y a une suceuse, véritable arbre de Noël, devant l'entrée du port. On passe la ligne à 19h35. On vient s'amarrer à couple d'Atlantis au ponton de "quarantaine". Discovery vient sur notre bâbord peu après
Nuit paisible, bateau à plat. On récupère...
René Bernard