
René NOYAU
Deux polémiques, qui font le bonheur des littérateurs mauriciens, ont marqué, dans les années 1920 et 1930, l'introduction de la modernité poétique à l'Île Maurice. La première, en 1925, provoquée par le jeune Edwin Michel (...), et la seconde fut causée par Jean Erenne (pseudonyme de Jean-René Noyau, 1911-1986), qui avait publié en 1933 des poèmes en vers libres dans la revue de Marcel Cabon, "Vergers", et qui fit paraître en 1934 une mince plaquette au titre mystérieux :"L'Ange aux pieds d'airain".
L'inspiration avant-gardiste de ses textes (qualifiés immédiatement de "surréalistes ", avec toutes les connotations troubles liées à cette étiquette) hérissa le public littéraire mauricien : des articles véhéments parurent dans Le Cernéen et Le Mauricien. Marcel Cabon fut le seul à défendre le jeune poète. Mais la virulence anarchisante du propos et le procès intenté aux littérateurs patentés et sentimentaux choqua sans doute autant que la subversion du vers ou la suppression de la ponctuation
Moins polémique, le recueil Le Labyrinthe illuminé (1939) garde cependant un ton acerbe jusque dans certains poèmes d'amour.
Après la guerre, Jean Erenne s'est tourné vers une forme politique d'écriture poétique. Des voyages à l'étranger, notamment en Afrique, lui ont fait découvrir le mouvement de la négritude. Ce qui l'encourage à s'intéresser plus étroitement à la culture et à la langue créoles.
Il écrit en créole (Tention caïma, 1971 - conte considéré comme la première oeuvre littéraire moderne en créole mauricien).
En français, il explore les voies d'une poésie nationale, qui cherche à provoquer la prise de conscience d'une identité et sache redonner la parole aux couches sociales les plus défavorisées.
Son poème "Séga de liberté", (paru dans L'Étoile et la Clef, n° 2, janvier-mars 1976) célébrant le séga, danse d'origine africaine, que l'on regarde comme l'un des signes distinctifs de l'identité culturelle mauricienne, est vite devenu très populaire
OUVRAGES DE RENÉ NOYAU
parus sous son nom de plume JEAN ERENNE
- :
- 1934 : L'Ange aux pieds d'airain
- 1936 : Passerelles (nouvelles)
- 1939 : Le Labyrinthe illuminé (poèmes)
- 1942 : Le Poinçon de cristal (pensées, réflexions et maximes)
- 1956 : La présence africaine à Maurice
- 1962 : Jean-Jacques Rousseau ou De l'Indépendance (thèse soutenue le 17/9/62 au Centre Culturel Français de Curepipe, dans le cadre de "L'Année Rousseau")
- 1963 : The Amaranth
- 1964 : Le procès Bissoondoyal
- 1965 : Maurice à l'heure de l'indépendance
- 1965 et 1968 : Les amis du peuple veillent (un long poème politique)
- 1976 : Séga de liberté (long poème)
A la date de parution, la liste des ouvrages parus se complétaient par des INÉDITS et des À PARAÎTRE
Quid de ces autres ouvrages ? Parus, pas parus ?
Quid de ces autres ouvrages ? Parus, pas parus ?
Tention caïma est paru aux Éditions "Sans Frontières", une maison d'édition de Port-Louis, dirigée par Les Travailleurs Intellectuels Afro-asiatiques
Il était précisé sur la 4è de couverture : "Copyright by René Noyau" et puis le prix : Roupie 0.50 (un de nos francs vaut, à peu de choses près, 3,5 roupies)
Il était précisé sur la 4è de couverture : "Copyright by René Noyau" et puis le prix : Roupie 0.50 (un de nos francs vaut, à peu de choses près, 3,5 roupies)
Plutôt qu'un livre et de "4è de couverture", il faudrait parler d'un "livret" (32 pages) non relié et de présentation on ne peut plus sobre.
René Noyau, décédé en 1996, avait exprimé le souhait de voir TENTION CAIMA ré-édité de façon à pouvoir être lu par le plus de monde possible.
... J'espère avoir un tout petit peu répondu à son attente ...
René Noyau, décédé en 1996, avait exprimé le souhait de voir TENTION CAIMA ré-édité de façon à pouvoir être lu par le plus de monde possible.
... J'espère avoir un tout petit peu répondu à son attente ...
