TENTION CAIMA un conte mauricien pour enfants et grands

EN MÉMOIRE du conteur mauricien LUCAS LEBRUN, ouvrier dont les histoires étaient si vivantes qu'on avait plus tard la crainte de voir surgir un caïman chaque fois qu'on se trouvait au bord d'une rivière, Lucas à qui je dois ma manière de conter
EN MÉMOIRE de l'écrivain mauricien Henri Dalais qui, dès 1936 (35 ans avant Jean-Paul Sartre) savait qu'il fallait écrire pour le peuple, aller vers le peuple, l'élever malgré lui s'il le faut, et faire de lui le Maître de la Vie
À LEOPOLD SEDAR SENGHOR, le premier poète africain que j'ai rencontré, et à celui de ses fils, le plus jeune, France ou Francis, dont le baiser d'enfant sur ma bouche de métis, le même jour, réveilla l'homme Noir en moi
À Paul SANE, dit "le Roi du Café", rencontré Avenue des Ternes à Paris, ce même jour d'août 1950, qui m'identifia comme un Africain et qui me confia que sa grand'mère au Sénégal eût été fière de m'adopter, ceci après s'être assuré que je pouvais le suivre dans sa langue que j'entendais pour la première fois
À MADELEINE ROUSSEAU, historienne de l'art, point de départ de mes études sur l'Afrique.
À BIRAGO DIOP, pour son conte "Le Salaire" qui dément ce qu'on nous a appris : que les histoires de nos ancêtres esclaves n'étaient pas d'eux-mêmes mais de leurs maîtres (d'autant qu'il n'y a jamais eu de caïman à Maurice), "Le Salaire" qui confirme l'origine africaine de nos histoires de caïman.
À AMADOU HAMPATE BA, à DIKA BONAMBELLE, à GUY WARREN, à DOUDOU GUEYE, et à tous les travailleurs intellectuels de l'Afrique et de l'Asie, pour que, ne comptant que sur nos propres forces, nous entreprenions sans délai la mise en écritures de toutes les langues non écrites de nos peuples
parce que la poésie doit être faite par tous et non par un- René Noyau